09 - La mer de la tranquillité

9 Juillet 2019

Cette nuit un couple (probablement russe d'après leur accent) a entrepris de passer la nuit dans leur 4x4, moteur allumé à cause du froid (du c.. Si tu supportes pas le froid tu viens pas ici !). A minuit, à bout de patience, j'ai tapé à la fenêtre pour leur dire de stopper le moteur. Je n'ai pas été très poli. J'avoue...

Nous sommes de plus en plus nombreux à essayer de faire des efforts, à réfléchir à nos manières de consommer, à inclure d'autres valeurs que l'argent ou la vitesse dans nos choix, nos raisonnements... Tout ça pour que des décérébrés continuent de faire n'importe quoi sans même voir ou est le problème. Déprimant.

Refermons la parenthèse.

Ce matin il pleut. Il faut s'organiser pour tout plier sans mouiller ce qui doit rester sec.

Il est 9 heures. Nous saluons nos collègues Belgo-Suisses et mettons la machine en route. Tout se cale à sa place, nos protections sont efficaces, la pluie ne nous dérange pas. Le froid non plus. Il ne faut pas trop empiler les couches et prendre le bon rythme pour se réchauffer sans transpirer.

La piste F208, que nous prenons pour quitter Landmannalaugar sans refaire le trajet à l'envers, est plate et pour tout dire assez monotone. Le paysage est gris lunaire, le ciel aussi. Nous n'entendons pas le vent, car il souffle dans notre direction. Pas de moucherons, pas de poussière. La mer de la tranquillité...


Le sol est sablonneux et tout de tôle ondulée. Il faut louvoyer en permanence pour essayer de trouver les passages les moins « vibrants », tout en évitant de s'ensabler. Çà demande de la concentration.

Au bout de 30 Km, nous sommes récompensés d'une magnifique descente entre deux lacs de barrage, suivie du retour de l'asphalte. Nous pouvons maintenant profiter du vent arrière et prendre de la vitesse.

Nous sommes de retour sur la route 26, quasi déserte. La route est tracée comme une ligne de TGV, remblayée juste ce qu'il faut pour gommer les micros-reliefs et avaler les faux plats en souplesse. Nous avalons les kilomètres à 25 de moyenne. On n'entend que le bruit feutré des roues sur le sol et le chuintement de la chaîne.

La température remonte et le vent se calme au fur et à mesure de la descente.

Peu à peu nous retrouvons « de la vie » : d'abord les chevaux et les moutons, puis quelques fermes, et même des arbres, pas bien haut mais des arbres quand même.

Nous arrivons tranquillement à Arnes, qui sera notre étape de ce soir. Petit camping rudimentaire et quasi désert, mais il y a ce que nous cherchions : une douche chaude et un abri avec une table. Le luxe.


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