04 - Le Grand Dehors

4 Juillet 2019

Ce matin, il fait 8:45.

Ce n'est pas l'heure : 8°, c'est la température extérieure, et 45 Km/h, c'est la vitesse du vent.

Il est orienté nord-est et nous allons vers l'est. On l'aura de 3/4 face. Malheureusement, nous ne pouvons pas régler les voiles pour en profiter.

En tout cas, ce vent annonce une belle journée ensoleillée.

Nous démarrons par un col, pas très haut mais avec le vent, ça fait quand même de l'effet. Quand on s'arrête, il faut mettre les vélos face au vent si on ne veut pas que tout se renverse. On acquiert de l'expérience...

Il faut réapprendre à ne pas lutter... Rouler tranquille, ne pas forcer, attendre que ça passe.

Le paysage est un désert de lave, coloré de mousses vertes, de fleurs jaunes ou mauves. Pas d'arbres, pas de villages, pas d'habitations, rien. A gauche des falaises de lave, à droite des champs de lave, un peu plus loin la mer, et au milieu la route avec le vent.

Le Grand Dehors...

Les pierres de lave dressées au dessus de la mousse prennent des formes d'animaux. Une grenouille qui me regarde, des oreilles de lapin, un rhinocéros... La pierre est si dure que rien ne semble pouvoir l'éroder. Parfois des croûtes de lave sont fissurées par le milieu et s'écartent, comme un cake trop cuit. Je joue à penser que c'est le magma qui pousse en dessous...


A midi, nous trouvons un petit camping avec une table à l'abri du vent et au soleil. Idéal pour un pique-nique suivi d'une sieste...

La température monte lentement tandis que le vent faiblit et que le ciel se dégage.

La circulation se fait plus intense depuis que nous avons rejoint la F34. C'est vendredi, veille d'un week-end qui s'annonce ensoleillé, et peut-être début des vacances pour les Islandais. On voit beaucoup de caravanes et de remorques pleines de matériaux : ça va bricoler.

la lave cède peu à peu la place à de maigres pâturages. Quelques moutons, quelques fermes éparses. Des chevaux aussi.

Encore 25 km jusqu'au camping de ce soir, à Eyrarbakki, sur la côte sud. C'est un tout petit village au bord de la mer, un village de schtroumpfs, sauf qu'au lieu d'être en champignon les maisons sont en tôle.


Pas de gardien au camping, pas de réception non plus. Quelqu'un passera sans doute demain matin.

Ce soir le ciel est limpide, le soleil chauffe la tente, plus de vent, pas d'internet.

J'écris le dos au soleil...

Bonne nuit.



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