06 - Expérience gué

6 Juillet 2019

Nous quittons notre petit camping secret et reprenons la 26. Route plate et droite, soleil déjà haut et vent dans le dos : même conditions qu'hier, nous avalons les kilomètres. Nous sommes dépassés par quelques bus et 4x4 qui se rendent à Landmannalaugar ou qui continuent la 26. On est dimanche, c'est l'heure de pointe.

Nous roulons dans une plaine de lave, entre le Hekla et une butte de lave (le Burfell) sur notre gauche. La lave devait être bien chaude et bien liquide pour former une mer aussi plate. Tout juste quelques vagues, avec des pierres qui dépassent, comme de l'écume.

Le Burfell


Nous arrivons au carrefour de la F225, la piste du Landmannalaugar. Fin de la route asphaltée. A partir de ce point, seuls les vrais 4x4 sont autorisés (en théorie...).


Consignes en cas d’éruption

Sur la piste, beaucoup de passage de tôle ondulée : ce sont ces stries formées par le passage répété des roues. Très inconfortable. On cherche le milieu, là où la boue a durci, ou les bords, mais pas trop car il y a souvent du sable.

Plus de pâturage, plus de chevaux. Le paysage devient lunaire. Seul le ciel bleu nous rappelle qu'on est sur la terre.

Chance pour nous : les bus qui emmènent les randonneurs sont déjà passés. Il ne reste que quelques 4x4 pour soulever la poussière. Dans l'ensemble ils ralentissent à notre hauteur.


Nous sommes assaillis de petits moucherons, sans doute attirés par la transpiration de nos ilots de chaleur animale. Dans ce désert, des humains qui ne sont pas enfermés entre quatre tôles, c'est rare, alors c'est la fête !

La piste s'élève lentement. Le paysage change constamment. Parfois les couleurs reviennent, parfois c'est un chaos de laves recouvertes de mousse, comme de l'écume.

Nous croisons une rivière : passage à gué. Un cycliste Allemand croisé le matin nous a dit qu'il n'y a pas de difficultés particulières, étant donné qu'il n'a pas plu depuis plusieurs jours. 

On enlève les chaussures et le collant long, on met les sandales plastiques et c'est parti. L'eau monte jusqu'aux genoux. Les sacoches sont dans l'eau, mais elles sont censées être étanches. On vérifiera ce soir.

A une bifurcation, nous gardons la F225 qui passe par Landmanahellir. C'est un détour mais nous savons qu'il y a un petit camping pour notre étape de ce soir. De plus, on va éviter une bonne partie du trafic 4x4, car c'est bientôt l'heure du retour : les nuages de poussière au loin se multiplient et se rapprochent.

Nous entrons dans un vaste cirque, tout plat, entouré de montagnes de lave, parfois encore enneigées. C'est magnifique.

On aperçoit au loin les huttes de Landmannahellir. Plus que quelques kilomètres. 

Le vent s'est levé, les moucherons nous ont abandonné. Il est 17h30. Une belle soirée qui s'annonce...

Le soleil est toujours là, mais ne parvient plus à réchauffer l'atmosphère. On est à 600 mètres d'altitude, ce qui doit bien faire 2600 chez nous.

Le camping est plutôt un bivouac amélioré : pas de douche, pas d'électricité, pas de réseau (évidemment). Juste un WC et un petit lavabo d'eau froide.

On se met sous la tente pour la cuisine (cuire les pâtes, quoi...). On vit sur nos réserves en se rationnant un peu, car ici il n'y a rien et on ne sait pas ce qu'on trouvera demain.

22h00. L'ombre va bientôt gagner le fond de la vallée. Nous sommes dans nos duvets. Il fait chaud dans la tente, légèrement secouée par le vent qui faiblit.

Que c'est bon...


 


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