16 - Journée ramollie

16 Juillet 2019

Le buffet de ce matin est encore plus somptueux que les autres jours. Il y a plusieurs variétés de pain fait maison, les œufs sont de la ferme... Ce petit camping a bien du charme.

L'étape d'aujourd'hui ne mérite pas un tel festin, mais bon... Profitons du moment et savourons !

Ce matin nous discutons avec un couple de français qui habitent pas très loin de chez nous. Décidément, la Sarthe est grande... Ils sont voyageurs à vélo aussi (mais pas cette fois). On a donc des tas de choses à se raconter, des expériences à partager.

Le programme d'aujourd'hui, c'est rejoindre Blönduos, terme de notre traversée, puis prendre le bus vers Hvammstangi, afin d'éviter 50km de grande route.

Nous reprenons la piste pour faire les 30 derniers kilomètres, à petite allure car la fatigue d'hier se fait sentir.

La route est calme, la campagne incroyablement verdoyante. L'herbe est quasi fluorescente, saturée de chlorophylle. Nous profitons des moindres instants de soleil.

Nous arrivons à Blönduos. On voit la mer : Ça y'est, nous avons traversé le pays !

Il est trop tard pour le bus. Le suivant est à 18h30. Que faire en attendant ? Ben... aller à la piscine, tiens ! Pas le bain chaud des touristes, la vraie piscine des islandais...

Il faut d'abord aller à la supérette trouver un maillot de bain pour Béatrice. La cabine d'essayage n'a pas de rideau... on ne sait pas trop si c'est normal. Dans le doute, pas d'essayage...

La piscine en Islande est un lieu de socialisation. Il y a bien sûr un bassin de natation, mais presque personne n'y va. On vient ici pour patauger dans l'eau chaude, et surtout s'asseoir dans différents petits bassins circulaires où l'eau est encore plus chaude. On s'y installe en famille ou entre amis pour discuter en buvant un café (la thermos est en libre-service). A la sortie, on peut se tremper dans un baquet d'eau froide (on n'a pas essayé.)

Mais avant, il faut passer par la douche. Il n'y a pas de cabines pour se déshabiller et il est obligatoire de se doucher entièrement nu. Pas d'exception pour les étrangers. On fait donc comme tout le monde.

On serait bien resté tout l'après-midi, mais il s'agit de ne pas rater le bus. Nous ressortons tout ramollis, cuits al dente.

Nous appelons la compagnie nationale (Strætó) pour savoir s'ils acceptent les vélos. Réponse : « faut voir avec le chauffeur » ... Rassurant !

Le bus arrive. Le chauffeur ne parle pas l'anglais (c'est très rare... on est tombé sur le champion !). Déjà il faut lui expliquer où l'on veut aller (Hvammstangi se prononce approximativement « kkkrrramsanga »), lui expliquer qu'on a déjà acheté les billets, puis lui montrer nos vélos. Marcel (on a décidé de l'appeler Marcel) me fait comprendre que je dois me débrouiller tout seul pour les accrocher derrière le bus. On se dépêche, on enfourne les sacoches dans la soute et en route.

Peu après l'arrêt suivant, une voiture nous fait une énorme queue de poisson et force le bus à piler debout sur les freins en pleine voie : Marcel a juste oublié de prendre une passagère. Elle monte dans le bus et même si on ne comprend pas l'islandais, on entend voler les noms d'oiseaux... Le champion, je vous dis !

Le village de Kkkrrrvam-quelque-chose est à 6km de l'arrêt de bus. Nous les parcourons vent de face, en longeant la côte dans une superbe fresque de brume de mer et de soleil couchant.

Le camping où nous nous arrêtons est un lieu de vacances pour islandais. Beaucoup de caravanes, beaucoup de familles, beaucoup de bruit... Ce soir boules Quiès fortement recommandées.

Ah, j'oubliais : aujourd'hui le temps est passé du « gris-pas-beau » au « bleu-assez-beau » : soleil dominant et vent de mer très frais. Nos affaires sont sèches.



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